L’histoire est celle des premières fois (Casa Spezia, Trevozzo, Piacenza, Italie le 5 février 2017). L’histoire est celle des rencontres. Quelques notes suffisent-elles pendant la balance pour appréhender les futures situations ? Sans doute pas. De fait, se lancer dans le concret du concert avec la possibilité de rétrograder (jonglage difficile) ou accélérer (beaucoup plus aisé).
Donc, Vinny Golia, Bernard Santacruz et Cristiano Calcagnile se sont lancés dans l’aventure avec conscience, écoute, sobriété et solidarité. D’emblée, Golia et son soprano ont imposé un rôle de soliste laissant au contrebassiste et au batteur le soin de tisser un accompagnement savoureux et complice : soprano alerte, céleste, bavard ce qu’il faut vs rythmique « freebop ». Puis sentir-saisir l’instant de bascule et accueillir d’autres reliefs (solo de sax absolu, archet sur plaque de polystyrène, contrebasse appelant la ballade par un solo aux douces vibrations).
Les présentations faites, les possibilités ainsi décelées, ils n’auront plus qu’à improviser sans peur ni doute. Et ces sensations ne manqueront point pas plus que les occasions de s’unir ou se désunir et d’arpenter de neufs royaumes.
Luc BOUQUET