VIJAY IYER, qui est né le 26 octobre 1971, est d’origine indienne et fut un élève des prestigieuses universités de YALE et BERKELEY
Dans ces institutions, il obtint une maitrise de mathématiques, un master de physique et un doctorat en technologie et arts avec soutenance d’une thèse en arts et sciences ayant pour thème l’exploration de la musique sous l’angle cognitif ……
Nanti de cet éventail de diplômes mais au demeurant désireux de faire communiquer les 2 hémisphères de son cerveau, VIJAY choisit la musique comme moyen privilégié d’expression.
Il commença l’approche de celle-ci dès 3 ans par l’étude du violon qu’il pratiquera très sérieusement jusqu’à l’âge de 17 ans
En marge de cette activité qui lui inculqua la rigueur, VIJAY s’intéressa très tôt au piano mais de façon tout à fait libre et prêta une oreille attentive au rock.
Ce n’est que plus tard au lycée qu’il découvrit le jazz pour ensuite se mêler ( de 1992 à 1998) aux communautés indiennes de Californie organisatrices de concerts de musique carnatique.
A ces immersions diverses doit être ajoutée la rencontre avec STEVE COLEMAN au contact duquel il s’intéressera aux rythmes d’Afrique de l’Ouest.
Le parcours de VIJAY qui associe musique et études scientifiques poussées est donc atypique .
Lui-même le synthétise en quelque sorte par les 2 constats qu’il fit.
- Le premier étant qu’il n’utilisait pas d’avantage les mathématiques que ses ainés musiciens;
- le second étant qu’il avait choisi le piano pour le travail sur la résonance.
Il semble avec ce dernier point que l’on soit au cœur de sa relation à la musique dans laquelle le piano est utilisé comme instrument de percussion.
La maitrise du rythme figure parmi ses préoccupations majeures et les pianistes qu’il cite plus spécialement sont des pianistes percussifs comme MONK et ANDREW HILL qui ont travaillé sur la résonance propre à l’instrument.
Le 16 mars dernier, VIJAY s’est produit à l’AJMI en AVIGNON.
Il y donna un concert dense de près de 3 heures qui permit d’apprécier la beauté du son de son piano ainsi que la cohésion de son actuel trio qui délivre une musique de tension mais qui peut être aussi sensuelle avec des plages de décompression.
Cette prestation permit par ailleurs de constater que l’élégant VIJAY aime parler avec son public et dispose de la capacité de communiquer avec lui sur le registre de l’humour.
Sa propension à communiquer et son habileté dans l’univers médiatique ont toutefois suscité des critiques, de même que les longs discours qui accompagnent parfois sa musique.
Quoi qu’il en soit, les créations originales de cet insatiable mélomane ainsi que sa volonté d’apport de musique indienne dans le jazz méritent le plus haut intérêt (nous avons tous en mémoire le groupe » SHAKTI » qui comptait en ses rangs le fils d’ALLA RAKHA ! ).
Erick AVIER