SuPerDog

« In the Court of the Crimson King »  / L’oreille en friche

S’il est un quartet atypique, c’est bien celui que nous proposent quatre musiciens lyonnais regroupés sous la bannière “SuperDog” et qui, après une belle tournée de 3 semaines en Chine, sortent un premier album plein de promesses sur le label “Oreille en Friche”…

Quartet atypique composé de trois cuivres et une batterie, Florent Briqué à la trompette et au bugle, Guillaume Nuss au trombone, Fred Gardette au sax baryton et Christophe Telbian à la batterie pour un moment musical très personnel, plein de résonances, assez énergique et nous replongeant dans l’univers du Crimson King, groupe britannique des années 70 aux influences variées allant du rock psychédélique à la musique classique en passant par le jazz et la musique folk, que l’on retrouve ici sous l’intitulé du premier album du groupe qui fut à l’époque un véritable succès commercial «In the court of the Crimson King»…

Si la musique rassemble effectivement des influences multiples, elle nous entraîne surtout dans un univers qui sent bon l’expérimentation et laisse libre court à la fantaisie des intervenants, ce qui n’exclut pas, malgré tout, une véritable rigueur au niveau de l’écriture.

Car nos quatre musiciens n’en sont pas à leur coup d’essai et s’ils se réunissent aujourd’hui sur ce nouveau projet ils ont, chacun de leur côté, su donner dans l’originalité en plaçant leur instrument au service d’une musique où l’émotion est toujours présente.

Qu’on se trouve dans des envolées où l’on sent poindre l’excitation ou plutôt dans des moments calmes où chaque note jouée revêt une importance particulière, la musique de «SuPerDog» ne laisse pas indifférente.

Le plaisir qu’ont l’air de prendre les musiciens est communicatif et ce qui s’apparente à un hommage au Crimson King cher à Robert Fripp et sa bande est une réussite…

L’improvisation est omniprésente et associe un désir d’esthétique à un choix de sonorités contemporaines qui donnent certes, un esprit moins pop ou psychédélique à l’ensemble, mais conservent toute l’authenticité des morceaux qui pour certains ont presque 50 ans…

Un travail collectif intéressant qu’il convenait de signaler…

Laurent BONNEFOY – RADIO 16