A l’heure ou ces quelques lignes seront révélées à l’auditeur impatient de pouvoir écouter en boucle le magazine Caravan, ROY HAYNES aura déjà vraisemblablement fêté son 90eme anniversaire.
Gageons qu’à cette occasion il y aura des bougies qui vont crépiter, tout comme peut le faire son style de batterie qui figure parmi les plus excitants du genre.
Quand ROY joue, et plus spécialement en solo, il évoque un danseur de claquettes par sa façon de déployer les séquences rythmiques qui vont très vite impeccablement s’organiser et se diversifier.
L’homme est habité par le rythme et le fait jaillir de son instrument au moyen d’un jeu de batterie à la sonorité mate, mais ou percussion et musicalité font bon ménage, de même qu’explosions et silences.
A son écoute l’auditeur exulte et le partenaire de scène devient complice.
Le plus bel exemple en est certainement l’enregistrement de « One for us » où l’on voit ROY abandonner ses tambours pour s’emparer de sa charley et se lancer avec elle seule dans un dialogue effréné avec le piano de MICHEL PETRUCCIANI et la basse de GARY PEACOCK.
A l’exception d’un DVD (accompagné de 3 CD) sorti en mai 2008 chez DREYFUS et intitulé « A life in time, the ROY HAYNES story », ROY n’apparait au demeurant dans aucun long métrage et seules de rares vidéos témoignent de son grand art résolument subtil et pertinent et toujours étonnamment moderne.
Erick AVIER