Passage de témoin en Avignon

Simon Below / Émile Parisien / Michel Portal - le 3 aout en Avignon

Au large sourire de Michel Portal, samedi 3 août  en Avignon, on se doute qu’un grand moment musical vient de se produire à l’initiative de l’Avignon Jazz Festival.
Une soirée en forme de passage de témoin entre les jeunes pousses du Simon Below quartet, lauréats du Tremplin Jazz en 2018, Émile Parisien qui incarne la génération actuelle du jazz français et l’inclassable Michel Portal, référence au delà des styles et des frontières.
Une soirée qui a enthousiasmé le public du Cloitre des Carmes, plein comme un œuf. Succès qui symbolise le concept gagnant de ce festival dédié à l’émergence des talents jazz européens et à leur rencontre avec les têtes d’affiches confirmées.

ÉMILE PARISIEN «SFUMATO QUINTET» + MICHEL PORTAL

Émile Parisien (ss),  Michel Portal (bcl), Roberto Negro (p), Manu Codjia (gu), Florent Nisse (b), Mario Costa (dr)

Quand Émile Parisien invite Michel Portal à rejoindre son quintet, on sait qu’il ouvre un bel espace d’écoute mutuelle et de respect. Le reste dépends de l’instant et du lieu, pour que cette belle rencontre devienne un grand moment.
C’était bien le cas pour la soirée du 3 août de l’Avignon Jazz Festival. Un Portal des grands jours, en verve, sublimant ses inquiétudes pour emporter le quintet jusqu’aux grognements. Beaux duos avec Émile Parisien ou Mario Costa, superbes envolées à partir du tremplin rythmique assuré par Roberto Negro, soutenu avec pertinence par Florent Nisse. Manu Kodjia électrise le tout et nous crédite d’un intense solo bluesy.
Autour de minuit, Émile Parisien attaque en rappel “poulpe” de Joachim Kuhn, avant de nous accorder une interview acrobatique en pieds de scène.

SIMON BELOW QUARTET

Fabian Dudek (as), Simon Below (p), Yannik Tiemann (b), Jan Philipp (dr)

Un quartet qui privilégie la sonorité à la performance, tout en écoute et en climats, sur des compositions subtiles de Simon Below. L’énergie radicale de l’alto de Fabien Dudek vient parfois dynamiter l’ensemble, subtilement soutenu par le remarquable jeu de cymbales de Jan Philipp. Une belle cohésion qui aurait mérité que le public puisse profiter d’un rappel.
Nota: à deux heures du matin le quartet était toujours en mode selfie sur la place des Carmes, tout à son plaisir de retrouver Avignon et le festival qui les avaient désigné lauréats du Tremplin jazz en 2018.

Interview, textes et photos, J.Paul Gambier

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