MIKROKOSMOS & MEGAOCTET

D’Jazz(s) Nevers 2019

11 novembre 12:15  Bartók Impressions

Mathias Lévy (violon) et Miklós Lukács (cymbalum) ont plongé dans l’univers de Béla Bartók. Des 44 Duos pour deux violons aux Danses populaires roumaines, du Concerto pour orchestre au Mikrokosmos. Et ils improvisent sur les tonalités, les rythmes complexes avec une élégance superbe.
L’absence du bassiste Mátyás Szandai ouvre d’autres directions par rapport à leur disque (Budapest Music Center 254). Ni jazz, ni trad, ni classique, ni contemporain… On en relève la présence de traces possibles.
Mathias Lévy part d’une formation classique avant de se tourner vers le jazz – Grand Prix Stéphane Grappelli 2011. Une belle veine mélodique qui s’impose dans son dernier disque Unis vers (Harmonia Mundi 902506). Miklós Lukács a fait ses classes au Conservatoire Béla Bartók de Budapest. Soliste de l’Orchestre symphonique de la BBC et de l’Orchestre de la Suisse Romande, on le retrouve entre musique tzigane et jazz. Partenaire de Charles Lloyd, Archie Shepp, Steve Coleman, Bill Frisell, Chris Potter, Uri Caine … Un disque sous son nom avec Eric Harland et Larry Grenadier : Cimbalom Unlimited (Budapest Music Center 244).
Mais ce 11 novembre à Nevers, Mathias Lévy et Miklós Lukács jouent la mémoire vive des Balkans. Et le cymbalum mystérieux sonne merveilleusement dans le théâtre à l’italienne.
Ils ne sont pas si nombreux, les musiciens qui défrichent hors des sentiers battus.

 

11 novembre 21:00 Andy Emler MegaOctet

Autre passeur sans frontières, Andy Emler fêtait à Nevers les 30 ans de son MegaOctet.
Au programme des festivités, la musique la plus vivante qui soit, déclinée en deux temps : A Moment For…  dernière création revisitée avec passion, suivie de retrouvailles avec trois invités « exceptionnels ».
Pas assez de superlatifs pour évoquer la puissance de feu de cet orchestre musclé et la perfection des ensembles. Ça part au quart de tour sous un regard d’Andy et ça rebondit pour propulser les solistes dans les étoiles. Philippe Sellam, Guillaume Orti, Laurent Dehors, François Thuillier, Laurent Blondiau, tous au firmament ! La dreamteam rythmique, Eric Echampart / Claude Tchamitchian, les ponctuations raffinées, marimba crotales gongs de François Verly et le piano qui n’est pas en reste. Un plaisir de jouer incandescent : il fallait voir les regards échangés sur scène. Derrière ce grand Moment de musique, une aventure humaine unique autour d’Andy.

 

Après l ‘entracte, c’est un vrai voyage dans le temps avec trois invités historiques du MegaOctet. Nguyên Lê, présent dès la création de l’orchestre il y a 30 ans avec Philippe Sellam et François Verly. Les pères fondateurs ! Sa sonorité électrique épurée émerge, portée par l’énergie du Mega pour embarquer le public de Nevers dans un solo stellaire. Just a Beginning, titre de la nouvelle composition. Ce n’est qu’un début, nous aura prévenus Andy. Deuxième invité, Médéric Collignon. Il joue du pupitre qui grince, part en beatbox et délires vocaux acrobatiques avant de retrouver son cornet. De la haute voltige ! Thomas de Pourquery est le troisième invité. Magistral à l’alto et au chant. Émotion high level au moment du duo Médo / Thomas, magnifiquement complices. Au fil de cette seconde partie du concert, on redécouvre quelques titres inscrits dans la grande histoire du MegaOctet : Les ions sauvages, E total,  4/4 cm3 et un Crouch, touch, engage particulièrement intense et euphorique. L’alpha et l’oméga du Mega.

 

On peut rêver (dreams in tune…) que ce concert de Nevers devienne le premier disque live de l’orchestre. Ajoutons que le son (Vincent Mahey) et  la lumière (Jean Grison) étaient parfaits. Merci D’JAZZ NEVERS pour cette fête somptueuse et longue vie au MegaOctet.
It’s just a beginning, Andy !ri

 

Texte et photos: Jean-Yves Molinarihttps://youtu.be/NEd6nOkh4Zc

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