« Traces – Piano solo »
Mico Nissim
Label Trois Quatre
L’excellent pianiste Mico Nissim nous gratifie d’un album solo particulièrement abouti et intitulé « Traces ». C’est sans doute pour nous faire toucher du doigt l’éclectisme musical qui anime celui qui, depuis ses débuts, développe une écriture à la fois singulière et nourrie d’influences multiples parmi lesquelles le jazz figure toujours en bonne place.
Il nous balade ainsi dans son univers musical où se côtoient neuf compositions personnelles et deux adaptations puisées pour l’une dans le répertoire de Gabriel Fauré et pour l’autre sur « L’île de ré » de Nougaro qu’il ré-harmonise avec brio.
On comprend très vite que Mico Nissim profite de son expérience de pianiste dans des registres bien différents pour écrire et composer dans un style qui lui est propre.
Sa musique est riche, emplie de douceur, parfois teintée d’une certaine mélancolie et bien qu’écrite avec application, toujours ouverte à l’improvisation.
Enregistré et mixé durant l’hiver 2020, peu de temps avant la période de confinement sur le Steinway de son frère Léo, « Traces » est certainement le témoignage d’un musicien qui, sans vraiment commencer à regarder derrière lui, analyse le chemin parcouru au fil d’une carrière qui s’égrène depuis 40 ans, le renvoyant à des moments marquants ou autres souvenirs musicaux.
Des ambiances à géométrie variables nous font voyager tantôt avec délicatesse, parfois sur des histoires dont quelques notes savamment dosées nous font apprécier la mélancolie ou encore sur des thèmes exécutés avec finesse et fluidité.
En nous proposant un album intimiste où il donne l’impression de laisser quelques traces, Mico Nissim nous offre avant tout un album témoignant d’une maturité musicale et d’un bagage technique lui permettant aujourd’hui d’aborder la musique en jouant habilement avec les mélodies.
En signant ici son 11ème album sur le label Trois Quatre qu’il a lui-même créé, Mico Nissim s’impose comme un artiste aux multiples facettes dont les compositions, d’où se dégage une réelle sérénité, méritent qu’on y consacre une écoute attentive.
Autant de traces entre nostalgie et optimisme pour un disque qui constitue, au final, bien autre chose qu’un album souvenir…
Laurent Bonnefoy / Radio 16