Le trio de Cécile Cappozzo (CC, Patrick Grente, Etienne Ziemnak) s’agrandit (Guillaume Bellanger, Jean-Luc Cappozzo) et l’énergie est toujours au rendez-vous. Elle est là cette énergie qui réclame son nécessaire besoin de terres secrètes. Terres secrètes et néanmoins fécondes où une trompette gambade sans le souci des harmonies toutes faites et où un saxophone mordille des phrasés à la fermeté revendiquée. Terres débusquées où se nichent mélancolie et duende (le flamenco, autre passion de la pianiste) et où pointent quelque accent du Liberation Music Orchestra de Charlie Haden.

Free aussi cette musique qui emporte le crescendo en des sommets brûlants et brutaux et où surgit une mélodie que l’on pensait utopique. Dans ce trio devenu quintet apparaissent de nouvelles mélodies, de nouvelles entrées, de nouveaux axes, de nouveaux accents. Ainsi s’impose maintenant une suspension, temps arrêté où l’extase communique son intensité en un lyrisme insolent. Et grondent des tambours. Et s’attendrit une contrebasse. La musique de Cécile Cappozzo ne se refuse rien et c’est aussi en cela qu’elle s’agrandit.

Luc BOUQUET