Après un exil de plusieurs années à New-York au début du siècle, le pianiste Laurent Coq a retrouvé depuis un bon moment la scène française et ses musiciens. Un long silence discographique a fait suite à une quinzaine d’albums enregistrés à son nom et c’est en trio qu’il réapparait aujourd’hui, retrouvant le label Jazz & People qui avait accueilli il y a dix ans son beau “Lafayette Suite” en quartette avec Walter Smith III, Joe Sanders et Damion Red. Déjà à deux reprises il avait pratiqué sur disque ce qui reste la formule reine pour un pianiste de jazz et ces “confidences” apparaissent comme le résultat d’un long processus de maturation. Ici, pas de démonstration ostentatoire de virtuosité ou de technique mais une série de thèmes originaux où les mélodies sont prétexte à brouiller les cartes entre l’écrit et l’improvisé, le tout dans un échange permanent avec ses deux complices. On sait que Zelnik et Pasqua sont parmi les meilleurs à leur poste dans l’hexagone et ils ne sauraient être réduits au rôle d’accompagnateur tant l’ interplay avec le pianiste est permanent. Une fois encore Laurent Coq s’affirme comme un des grands représentants du piano actuel, mêlant son enracinement dans l’histoire du piano-jazz tout en exprimant une conception tout à fait moderne de son art. Sans doute est-ce là la première des confidences qu’il nous livre.

[PhV]