Giovanni MIRABASSI

Giovanni-MirabassiDepuis des siècles l’Italie est la « fille aînée » de la musique et ce n’est pas par hasard que l’essentiel du vocabulaire musical se soit forgé dans la langue de Dante.

De la chanson napolitaine à l’opéra, du baroque aux orchestrations d’Ennio Morricone, la péninsule a toujours su mêler l’art populaire à la musique savante, berçant son peuple d’une mélodie sans fin.

Entre Traviata et Bella Ciao, le jazz a vite trouvé sa place, lui qui aime autant la complexité des formes que l’encanaillement dans l’improvisation.
Pas étonnant, donc, que ce pays lyrique ait donné naissance à de nombreux jazzmen de premier plan.
Parmi eux, depuis une trentaine d’années, les pianistes tiennent le haut du pavé.

Franco d’Andrea et Enrico Pieranunzi furent les premiers à faire vivre cette nouvelle école du piano italien, montrant la voie à une nouvelle génération que représentent aujourd’hui des musiciens comme Danilo Rea, Stefano Bollani ou Giovanni Mirabassi.

Né à Pérouse en 1970, Giovanni Mirabassi est essentiellement autodidacte.
S’initiant à la musique sur le piano familial pendant son enfance, ce n’est qu’à une quinzaine d’années qu’il prit ses premiers cours,
ce qui ne l’empêcha pas d’aller se frotter très vite à des pointures comme Chet Baker ou Steve Grossman avant d’aller s’installer à Paris dès l’âge de 22 ans.

En quelques années, le jeune homme gagna tout ou presque, du Tremplin d’Avignon aux Victoires de la Musique en passant par l’Académie du Jazz.

Il faut dire que cet amoureux de la mélodie trouva dans la capitale matière à son disque « Cantopiano »
en reprenant en solo des thèmes de chansons françaises mais aussi en pouvant célébrer tout à son aise et loin de l’Italie berlusconienne les chants de révolte et de lutte qu’il affectionne, lui qui pense que la déontologie première de l’artiste est de prendre position.

Mais qu’il soit en solo ou en trio avec l’excellent batteur Leon Parker qui se fait trop rare aujourd’hui, Mirabassi a ce don immense de savoir faire chanter les mélodies qu’il joue, de les cajoler, de les faire s’épanouir et de leur faire révéler toute leur sensualité.

Ainsi, d’Astor Piazzolla à John Coltrane, du Chant des Partisans à Here’s To You, ainsi que sur ses propres compositions, ce caresseur d’ivoire se fait enchanteur à chaque concert.

Philippe VINCENT

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