FOX + Chris Cheek
“Pélican blues” / Jazz & People
Second album du Trio FOX cher au guitariste Pierre Perchaud, au contrebassiste Nicolas Moreaux et au batteur catalan Jorge Rossy, cet opus intitulé «Pélican Blues» est une sorte de plongée délicate et poétique en plein cœur de la Louisiane, berceau originel du jazz.
Un album mûri pour lequel le trio historique s’est adjoint des services du saxophoniste américain natif de Saint Louis, Chris Cheek pour concevoir un répertoire prenant appui sur les racines musicales qui ont imprégné ces terres tout en préservant une bonne dose de créativité.
Ainsi, dès les premières notes, le ton est donné avec «Moonshine» sorte de rêverie groove typiquement louisianaise sur laquelle s’invite l’accordéoniste Vincent Peirani toujours inspiré.
Les échanges sont soignés et nourris par l’apport de chacun des musiciens qui conversent de la plus belle des manières.
Comme dans «Sintax», troisième morceau de l’album, où Chris Cheek entraîne les copains dans un cheminement où chacun trouve sa place.
L’album recèle également quelques morceaux où la mélodie prend le dessus comme dans « Canoé » où l’auditeur est transporté au fil du fleuve ou «Pélican Blues» titre éponyme, shuffle représentatif de l’expression populaire, le pélican étant l’emblème de la Louisiane…
Parfois Jorge Rossy délaisse la batterie pour offrir quelques lignes au vibraphone, Chris Cheek se laisse aller à quelques envolées lumineuses en échangeant avec Pierre Perchaud dont les riffs sonnent parfois très blues, Nicolas Moreaux assurant quant à lui l’assise rythmique d’une joyeuse troupe immergée dans cette Louisiane rêvée qu’ils nous dévoilent à leur manière.
Je n’oublierai pas Christophe Panzani, autre invité, dont le sax ténor imprègne le dernier titre de l’album «Storyville», sorte d’évocation de l’atmosphère régnant alors dans le bas-fonds de la Nouvelle Orléans…
Sans forcément parler d’hommage, ce disque retrace une histoire à partir d’une interprétation très personnelle de ce que le jazz New-Orléans a su offrir de meilleur.
Le jazz sort, une fois de plus, grandi après une telle réunion où chaque musicien a su apporter sa pierre, en évitant les clichés et proposant une musique personnelle et assumée.
Que demander de plus… ?
Laurent BONNEFOY – Radio 16