Dinaï Records
Le premier album d’une nouvelle collection « classique en jazz » est à mettre à l’actif du pianiste Dimitri Naïditch, sorti dernièrement sur le label Dinaï Records.
L’idée est simple, particulièrement originale et permet de casser certains codes à partir desquels jazz et classique avaient du mal à trouver des points de convergence…
Ici, à partir du travail d’arrangement et de composition préalable, nait l’improvisation qui permet au pianiste de donner à des œuvres célèbres un éclairage nouveau.
Et s’il a choisi d’inaugurer cette nouvelle collection avec Bach et un album intitulé « Bach up », c’est certainement parce que Bach est sans conteste le plus « jazzifié » des compositeurs classiques.
Il célèbre ainsi la musique de celui qu’il nomme « le maître des maîtres » en conjuguant avec finesse et respect l’oeuvre de Bach et une liberté d’interprétation qu’offre le jazz.
Epaulé par une rythmique soignée Gilles Naturel à la contrebasse et Arthur Allard à la batterie, Dimitri Naïditch revisite quelques incontournables du compositeur allemand en se donnant comme objectif d’enrichir la structure initiale de quelques notes marquant la différence sans en dénaturer l’original…
Un travail qui ne peut s’accomplir qu’avec la passion qui anime celui qui s’y colle.
C’est le cas de Dimitri Naïditch qui écoutait Bach très jeune lorsque sa maman, éminent professeur de l’école soviétique, se mettait au piano et jouait…
Il en a gardé ce profond respect pour la musique du maître qui reste pour lui, une source d’inspiration inépuisable.
Cet enregistrement en témoigne et nous offre un moment musical d’une belle intensité dans lequel les musiciens s’approprient avec talent les œuvres de Bach en les modernisant, ce qui peut surprendre les puristes, mais c’est un peu le but d’une collection qui nous réserve, soyons-en sûrs, de bien belles surprises…
Laurent BONNEFOY / RADIO 16