Roberto Negro DADADA “Saison 3”
Label Bleu
Roberto NEGRO : piano / Émile PARISIEN : Saxophone / Michele RABBIA : batterie/électronique
C’est avec plaisir que nous retrouvons un pianiste italien que la France aime bien, Roberto Negro qui, à la tête de son nouveau trio « Dadada » comptant dans ses rangs le virevoltant saxophoniste Emile Parisien et le sensuel batteur percussionniste Michele Rabbia, nous propose un album à la fois surprenant et fascinant…
Il faut dire qu’avec une telle réunion, on peut s’attendre à une performance éblouissante…
Et c’est bien le cas dès les premières notes des douze titres consignés sur un album qui délivre une certaine cohérence tant par la force poétique qu’il dégage que par les petites mélodies qui alternent avec des moments de chahut musical où rien, malgré tout, n’est vraiment laissé au hasard.
« Dadada »un nom sorti de l’imaginaire de Roberto Negro, sorte d’évocation d’une vision dadaïste de la musique mais qu’il convient d’adapter à ce trio qui nous tient en haleine par ses jeux de timbres, ses tonalités mystérieuses et l’occupation d’un espace souvent déstructuré mais que l’auditeur apprivoise assez vite.
Sur demande du légendaire Label Bleu, Roberto Negro s’est donc collé à la mise en place de ce trio saxophone, batterie, piano agrémenté de ce qu’il faut d’électronique et est partie en quête d’une exploration des constellations sonores chères à Juan Miro…le peintre Catalan…
Une musique qui se visionne autant qu’elle s’écoute… et surtout une immersion dans la cinématographie avec une série ponctuée d’épisodes que l’album nous offre au fur et à mesure que s’égrènent les titres…
Les musiciens suggèrent, l’auditeur se dessine les détails…
Et petit à petit, on arrive à entrer dans l’univers dessiné par Negro, Parisien et Rabbia, nos trois musiciens en excursion, partageant eux-mêmes un moment d’élégance qui ne peut laisser insensible…
Le collectif reprend le dessus et explore des espaces laissés libre pour imaginer encore et encore, avec un saxophoniste miraculeusement habité, un pianiste apportant la couleur, un percussionniste tout en nuance et cette petite dose d’électronique qui s’apprivoise, faire que l’auditeur se sente impliqué dans cette scénographie des plus passionnantes.
Ce qui est sûr, c’est que la qualité est là sur disque et qu’avec de tels phénomènes et la complicité qui les anime, on s’attend à des concerts fous, fous, fous…
Laurent Bonnefoy / Radio 16