Ces trois-là devaient se rencontrer. Parce qu’ils partagent la même sensibilité, le même désir de savourer l’instant avec simplicité. L’improvisation est chose naturelle, souvent elle se perd dans la brutalité, les violences inutiles. Eux savent l’accueillir, lui laisser le temps de faire –et sans la moindre seconde d’ennui- son chemin. Le jeu tout paulmotianesque de Bruno Tocanne, sa subtilité, son audace, sa manière de suspendre un tempo jamais explicite ; l’implication de Bernard Santcruz, sa manière de veiller à chaque nouvelle vibration, sa rondeur, sa densité ; les techniques étendues de Christiane Bopp, ses percées, ses notes intimes, sa complicité avec le silence disent la nature même de l’improvisation (le naturel, le spontané), son pourquoi (le plaisir, la joie) et son devenir (l’espoir).
Luc BOUQUET (lors de la première du trio au festival JAO)