“Suds”
Baptiste BAILLY
Neuklang 2021
Le pianiste et compositeur Baptiste BAILLY, qui fêtera ses 30 ans l’année prochaine, vient de sortir un nouvel album intitulé « SUDS » qui mérite toute notre attention pour son originalité et son ton très personnel.
C’est son premier album en solo, enregistré à Valence en Espagne où le musicien s’est établi depuis quelques années. En 2019 Baptiste BAILLY avait gravé un album en trio avec le contrebassiste Ales CESARINI et le batteur David GADEA publié par le label Fresh Sound New Talent. Il a aussi collaboré avec les chanteuses Roxane ARNAL pour l’album « Doorways », et la valencienne Elma SAMBEAT pour « Muerto de Amor » (les deux chanteuses sont aussi comédiennes).
« SUDS » est entièrement conçu autour de ses propres compositions : « Suds part 1 », « Soie », « Jeux », « Suds part 2 », « Neige », « L’arbre aux Secrets », « Les Yeux de Sara », « L’Eau et le Vent », « Re-Naissance », « Suds part 3 », « Amari » – 11 pièces fortement influencées par une couleur espagnole et méditerranéenne avec une discrète couleur de flamenco et de « cante jondo ».
Les solos de piano se succèdent naturellement avec de temps en temps des effets électroniques habilement dosés et bien placés, des grattements de cordes, du piano préparé « à la John CAGE », quelques notes d’orgue en ponctuation, l’utilisation discrète de sa voix.
Il règne tout au long de l’album une légère et douce mélancolie, une atmosphère automnale, un climat parfois un peu sombre et introverti, comme dans le titre « L’eau et le Vent », rehaussée par le talent de compositeur du musicien, qui nous livre quelques belles pages mélodiques aux tournures de rondes enfantines ou de cinéma muet qui restent dans la mémoire. Un piano lyrique et poétique bien équilibré, très inspiré, qui n’abuse pas d’effets techniques, une tonalité tour à tour élégiaque et confidentielle, un don évident pour la composition de thèmes attachants, un climat envoutant et captivant tout au long de l’album, un voyage très personnel vers un Sud transfiguré qui font de ce disque une totale réussite.
Michel d’ARCANGUES
