A.Romano « Mélodies en N&B »

Only jazz

Le trente neuvième album d’Aldo Romano est une suite de neuf compositions et une chanson, dix « mélodies en noir et blanc » d’une infinie tendresse qui, au-delà du bonheur qu’elles procurent à l’écoute, véhiculent sans doute un brin de nostalgie pour celui qui, arrivé en France dans les années 50, peut aujourd’hui se targuer d’avoir côtoyé les plus grands dans le monde du jazz, bien sûr, mais également de la chanson…

C’est ainsi qu’on se plonge sans peine dans l’écoute d’un album jazz intimiste servi par un trio composé d’un complice de toujours, le contrebassiste Michel Bénita, d’un pianiste moins connu mais dont la délicatesse fait merveille dans cette atmosphère si particulière, Dino Rubino.

Deux musiciens qui réussissent à entrer dans l’univers du mélodiste Romano en revisitant avec lui quelques-unes de ses ballades favorites.

Comme l’évoque son titre, le cinéma d’hier n’est jamais très loin, dans ces compositions retricotées à partir des touches blanches et noires d’un piano omniprésent.

Alors, on se plonge avec délectation dans ce qui constitue l’ADN d’Aldo Romano, de belles mélodies imprégnées d’une douceur communicative où la rythmique reste discrète laissant au pianiste le soin d’égrener avec lyrisme et élégance, ces morceaux qui vous imprègnent dès la première écoute.

Des morceaux qui témoignent, s’il en était besoin, de la palette riche et colorée, qu’Aldo Romano a su constituer au fil des rencontres qui ont jalonné une carrière déjà longue.

Des classiques tels « dreams and water », l’eau douce de Nougaro, « Song for Elis » déjà superbe dans l’album « Threesome » en 2007 ou encore « Inner smile » titre éponyme d’un bel album sorti chez Dreyfus Jazz en 2011 que Romano nous ressert entre bonheur et nostalgie…

L’album se termine par une évocation chanté, Romano aime ça et s’en sort pas mal du tout, du voyageur solitaire cher à Gérard Manset…

Un voyage dans le temps finalement pas si solitaire, les amis toujours présents et du bonheur à partager dont Ferré disait qu’il est « du chagrin qui se repose »…

Alors « laissons le chagrin dormir à jamais »…conclut Romano…
On peut essayer pour voir… !

Laurent BONNEFOY / RADIO 16

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