D.Imbert « Tribute to C.Haden »

Trebim Music

Avec «Tribute to Charlie Haden», Diégo Imbert adresse un hommage appuyé à l’instrumentiste américain disparu en 2014, qu’il considère, au-delà du musicien atypique qu’il représente, comme un repère fondamental dans le monde du jazz…

C’est ainsi qu’il décide de réunir les deux complices du récent trio « Ménage à trois » qui a vu le jour en 2016, Dédé Ceccarelli à la batterie et Enrico Pieranunzi au piano, pour sceller ce moment particulièrement délicat.

Pierre Bertrand, saxophoniste azuréen devient, pour l’occasion, l’arrangeur de choix pour orchestre à cordes et bois, donnant au trio un véritable écrin dans lequel les musiciens déploient ce qu’ils ont de meilleur.

Enrico Pieranunzi, fort des quatre albums enregistrés avec Haden, dont les notes limpides, le lyrisme et la spontanéité portent les thèmes, Dédé Ceccarelli sobre mais toujours o combien efficace et bien sûr Diégo Imbert qui s’est beaucoup imprégné du jeu profond et mélodique de ce contrebassiste fétiche.

Au fur et à mesure que l’on déroule les 12 plages composant l’album, on alterne entre ballades et tempos plus enlevés à partir d’un magnifique « First song », l’un des trois titres puisés dans le répertoire de Charlie Haden, qui ouvre l’album, thèmes maintes fois joué avec son complice de l’époque, Enrico Pieranunzi, qui, on le sent, prend un plaisir non dissimulé à prolonger le souvenir, très impliqué qu’il est dans ce nouveau projet.

Diègo Imbert signe logiquement la plupart des titres dont le virevoltant « Charlie’s waltz » ou encore ce « Last dance in Paris » où on a laissé l’écrin orchestral, pour revenir au trio, simplement, si l’on peut dire…

Un hommage, n’est jamais quelque chose de vraiment simple à réaliser car il faut souvent réussir à garder l’esprit tout en mettant sa patte, par petites touches.

C’est ce qu’on réussi à faire Diégo Imbert et ses acolytes en mettant en avant les talents de mélodiste, la maîtrise rythmique et le discours posé d’un contrebassiste qui fut apprécié et reconnu par ses pairs…

L’album se referme avec « Silence », titre éponyme d’un album enregistré à Rome en 1987 avec Pieranunzi et Chet Baker, un silence qu’Haden a su apprivoiser avec la profondeur des notes qu’il distillait et qui ont fait de lui un musicien qui aura marqué l’histoire du jazz…

Laurent Bonnefoy / Radio 16

 

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