Regards croisés sur Junas 2016

P1010669Du sable des arènes…

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… aux rivages de la Caraïbe

La rédaction de Jazz in était au rendez-vous, avec par ordre d’apparition : JP Gambier pour les images (sauf celles de Anna-Carla Maza et Anthony Joseph), Christian Pouget [CP] pour les chroniques de Schwab/Soro, Gonzalo Rubalcaba et Anthony Joseph, Erick Avier [EA] pour les photos de Anna-Carla Maza, photos et focus sur Anthony Joseph.

Nota: avec un clic droit sur les images et la sélection de la ligne "afficher l'image de fonds", cette dernière est agrandie.

Paolo Fresu / Daniele Di Bonaventura


Lisa Simone / Hervé Samb / Darryl Hall / Sonny Troupé


Julien Touéry / Ivan Gélugne / Julien Loutelier

sans Émile Parisien retenu à Istamboul


Eric Séva / Daniel Zimmermann / Bruno Schorp / Matthieu Chazarenc


Raphaël Schwab / Julien Soro

Alto tranchant, contrebasse terrienne, Schwab, concentré sur sa pulsation véloce, propulse Soro, saxophone vif, incisif, gestuelle de danseur se contorsionnant sur la pointe des pieds, Schwab intériorisant son jeu, swing soutenu, son puissant, Soro virevoltant, danseur extraverti, le duo cultive sa différence, fusionnant vibration terrestre et souffle aérien, enchainant avec fougue, standards et thèmes originaux. [CP]


Franck Nicolas / Manu Codjia / Grégory Privat / Sonny Troupé / 

Catherine Dénécy


Gonzalo Rubalcaba / Horacio “el Negro” Hernandez / Armando Gola

Porté par la dynamique explosive de la batterie d’Horacio ” El Negro ” Hernandez, et la basse électrique nerveuse et tendue de José Armando Gola, le trio de Gonzalo Rubalcaba, au jeu de piano percussif et virtuose, décolle dès les premières notes, avec cette musique afro-cubaine, mêlant rythmes caraïbes, tempo de feu, rumba sensuelle ” caliente “, avec une maestria évoquant une sorte de trio survitaminé d’Ahmad Jamal, l’utilisation modérée des claviers synthétiques n’apportant rien à la musique, le trio se révélant le plus passionnant, dans les parties purement acoustiques. [CP]


Ana-Carla Maza


Jacques Schwarz-Bart / Moonlight Benjamin / Gregory Privat  / Stéphane Kérecki / Arnaud Dolmen


Anthony Joseph / Jason Yarde / Christian Arcucci / Adrew John / Eddie Nick / Roger Raspail

Figure charismatique de la communauté musicale de Trinidad, poète engagé, défenseur de la mémoire d’un peuple opprimé, pourfendeur de l’esclavagisme, Anthony Joseph, avec sa superbe voix de baryton, lâche ses diatribes contre l’injustice, tout en vénérant ses ancêtres et leurs racines caribéennes, sur un funk /soul /reggae /rock puissant, propulsé par un duo rythmique basse / batterie hypnotique, dynamisé par les percussions de Roger Raspail, soutenus par piano et guitare, et l’impressionnant saxophoniste Jason Yarde, aux fulgurances ” free-jazz “, déjà entendu dans la formation mythique de Louis Moholo Moholo. [CP]


Focus sur Anthony Joseph

Anthony Joseph, qui  enseigne l’écriture au Birbeck collège à Londres mais est aussi poète, chanteur et romancier,  icône de Trinidad et Tobago, son pays d origine.
C’est en 2007 qu’Anthony met ses poèmes en musique et fonde le “spasm band”.
Cet orchestre propose des textes scandés,proférés,déclamés (sans propos délibérément politique) sur des mélodies aux rythmes chaloupés.
A une ligne de basse funky s’adjoignent des cuivres aux accents free (que Shabaka  Hutchings sublime) ainsi que des percussions africaines,tribales diront certains.
A ce mélange explosif s’ajoutent  parfois des steel-pans  appelés steel-drums à l’époque ou Andy Narell (aujourd’hui partenaire régulier d’Anthony) nous les fit découvrir dans le big band de Jaco Pastorius.
Les influences revendiquées par Anthony Joseph sont nombreuses de même que les métissages qu’il pratique.
C’est ainsi que le reggae côtoie le gwo ka, le calypso, la Kalinda, le rapso, le bélé, le rara qui sont autant de types de musique à découvrir.
La réunion de ces ingrédients produit une musique de danse,bercée par la voie grave d’Anthony.
La transe est sous-jacente et peut tout à fait naître  si le désir des musiciens est d’accentuer le caractère hypnotique de certains morceaux  ou d’en développer des passages en boucle de façon répétitive et lancinante.
Ce dernier point oblige à constater que de plus en plus de groupes ont le phantasme et l’ambition de créer une musique qui provoque l’abandon. ce qui projette sur le front de scène celles qui sont originaires d’Haïti, des Antilles ou des Caraïbes dans le cas présent.
Au concert de Junas, il y a fort à parier que certains spectateurs venaient d’autres horizons que le jazz.
Du reggae,du funk,de la soul ce qui est le prélude  à des programmations éclectiques sans étiquette marquée.
Ce soir là,dans la chaleur de juillet,le besoin de danser ensemble et d’ une communion organique était bien là.
Et Anthony Joseph , le sorcier des sons, y a parfaitement répondu. [EA]


Mario Canonge / Michel Zenino / Ricardo Izquierdo / Josiah Woodson / Arnaud Dolmen


Omar Sosa / Jacques Schwarz-Bart / Martha Galarraga / Moonlight Benjamin / Gustavo Ovalles / Claude Saturne


Miguel Zenón / Henry Cole / Luis Perdomo / Hans Glawischnig


Richard Bona / Dennis Hernandez / Rey Alejandro  / Osmany Parades / Luisito Quintero / Robert Quintero / Ludwig Afonso

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