Ralph ALESSI “Quiver” [ECM]

QuiverNous retrouvons le trompettiste américain Ralph Alessi qui, à l’occasion de la sortie de son nouvel album « Quiver » paru dernièrement chez ECM, nous confirme son statut de leader particulièrement inspiré.

Ce nouvel enregistrement, qui a vu le jour entre Oslo et New-York sous la direction de Manfred Eicher, le fondateur d’ECM, révèle un musicien à l’esprit créatif, doté d’une énergie qu’il communique d’un bout à l’autre à l’équipe qui l’accompagne et notamment au pianiste Gary Versace, succédant à Jason Moran et qui marque pour le coup immédiatement  le son du groupe d’une présence à la fois poétique et harmonique…

Car peu de notes suffisent parfois à donner une musicalité incomparable à un morceau et plonger l’auditeur dans un univers chargé d’émotions, ce qui pourrait être, pour Ralph Alessi, une des raisons d’être du jazz, une musique qui retranscrit un moment en y apportant une certaine authenticité et la subtilité inhérente à l’instant…

Le Ralph Alessi Quartet c’est également la fidèle section rythmique que l’on retrouve ici toujours composée du contrebassiste Drew Gress et du batteur Nasheet Waits, une paire dont le New-York Times évoque « l’élasticité rythmique » et qui apporte cet implacable sens du groove, maintient une belle énergie en laissant un espace que les improvisateurs utilisent avec beaucoup de précision

Si le jeu d’Alessi semble fluide et peut évoquer tour à tour Miles Davis ou Kenny Wheeler, il raconte avant tout des histoires qui s’installent progressivement comme des moments méditatifs et intimes que l’on peut écouter paisiblement.

Après avoir été l’un des sidemen les plus remarqués et demandés de la scène new-yorkaise, Ralph Alessi s’affirme à nouveau comme un leader incontestable à travers ce deuxième enregistrement d’où émerge une vision du jazz encore plus personnelle.

On ressent, par moment, une certaine mélancolie et l’intimité qu’offrent les notes distillées à la trompette, parfois c’est l’énergie qui prend le dessus en laissant malgré tout un espace que les improvisateurs utilisent avec beaucoup de précision, mais ce qui ressort, par dessus tout, c’est cette espèce de connivence et de complémentarité qui s’installe au sein du groupe …

Nous terminons avec « Heist » un morceau où Ralph Alessi laisse progressivement la parole à un Gary Versace expressif, très à l’aise dans son rôle mélodique par ailleurs très important au sein du groupe.

Laurent BONNEFOY / Radio 16

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