Même si elle n’encombre pas les scènes hexagonales, Caroline Davis n’est plus une inconnue pour nous. Altiste au lyrisme tourmenté, elle pourrait être la petite fille d’un Lee Konitz (avec qui elle a joué) ou d’un Anthony Braxton de la série des Standards.  Grand est chez elle le désir d’aborder de nouvelles terres, d’être tout autre que la saxophoniste de jazz attendue.

Climats sombres tirant vers des improvisations contrapunctiques (Back Again), rythmes et mélodies complexes (Olympian Air), Chanson popisante (Kites, Everlasting Fire), jazz rapisant (Only the Names Are Changed Part. 2), Caroline Davis aime à étrangler l’harmonie et lui trouver une marge à noircir, une ligne à questionner, une esthétique à défricher. Et elle peut toujours compter sur un solide combo d’amis bienveillants (Marquis Hill, Julian Shore, Chris Tordini, Allan Mednard) pour l’accompagner dans sa quête d’un ailleurs souvent pénétré.

Luc BOUQUET