DISQUE DU MOIS
Proposé par Philippe VINCENT
Voici un disque qui n’est pas un hommage tombé d’on ne sait où ni inspiré par des considérations commerciales. Il est simplement le fruit d’une coïncidence : Monty Alexander est né le 6 juin 1944, le jour du débarquement. C’est d’ailleurs pour cela que son prénom lui fut donné en hommage au célèbre général britannique qui participa à la libération de la France. Natif de la Jamaïque, il contribua à la naissance du ska avant de s’expatrier aux Etats-Unis à l’âge de 17 ans, ne tardant pas à devenir une star montante de la scène américaine avec le soutien de Franck Sinatra et signant un premier album “survitaminé” pour le fameux label Pacific. Ses origines lui firent souvent teinter sa musique des couleurs de sa caraïbe natale, particulièrement sur le plan rythmique, mais ses influences majeures du côté du jazz, il alla surtout les chercher du côté d’Oscar Peterson, d’Erroll Garner ou d’Ahmad Jamal. Plutôt que sous le signe de la Jamaïque, c’est sous celui de ses glorieux prédécesseurs que Mont y Alexander a construit ce disque, reprenant certains morceaux de la musique américaine de l’époque de la deuxième guerre. S’il s’est assagit en mettant de côté la virtuosité bouillonnante qui fut souvent sa signature, il met en exergue l’un des fondamentaux de son style, le swing, bien aidé en cela par une paire de jeunes musiciens qui pourraient être ses petits enfants. A 80 ans, voilà un Monty Alexander moins extraverti mais plus inventif que jamais en épurant son jeu pour notre plus grand plaisir. Une sorte de must.
[PhV]