Aujourd’hui pour Lucas Niggli, l’un des plus fins percutants helvètes, il est question de cartes à jouer que l’on tire au hasard, de mouvements, de fluctuantes constructions et d’indocilités vagabondes.
Aujourd’hui pour l’auditeur-chroniqueur, il est question d’un décryptage qui n’aura pas lieu. N’étant pas au centre du jeu (auditeur mais pas musicien), je ne peux que louer la luxuriance (certains préfèrent l’épingler) de l’œuvre.
Ici, une œuvre multiforme qui n’a pas peur de se contredire, des solistes trouvant belle liberté (Marina Tantanozi et ses flûtes gourmandes, Christian Weber et sa contrebasse-viole de gambe, Silke Strahl et son ténor hyper-convulsif), une palpable sensibilité et un désir flagrant d’accorder hasard et complexité. Bref : riche en climats le dernier Lucas Niggli.
Luc Bouquet