28 novembre / JAZZ À POITIERS
Seule d’abord la pulsation profonde de deux notes de contrebasse venues de loin : Lloyd Swanton. Le bruissement des percussions de Tony Buck s’insinue et la main droite du pianiste Chris Abrahams esquisse des bribes de mélodies. Chacun dans sa sphère, imperturbable dans une étrange indépendance d’action. Le décor est posé, un mouvement brownien qui prendrait son temps.
Progressivement se cale un flux sonore qui va monter en puissance, jusqu’à ce que les trois musiciens fassent corps, le son de chaque instrument amplifié par l’énergie du trio. Une déferlante qui embarquera le public du Confort Moderne.
Depuis plus de 30 ans, The Necks creuse le même sillon sans se répéter et c’est chaque fois une belle énigme. Architectes de l’espace sonore plus proches de Steve Reich que du canonique trio jazz, ils créent une musique unique, ouverte à d’infinies possibilités nées du silence et de l’écoute.
La tournée de ce groupe culte venu d’Australie a commencé en novembre (Pologne, Suède, Norvège, Slovénie, Angleterre, Turquie) et se poursuit en décembre (Italie, République tchèque, Belgique, Croatie, Roumanie, Grèce). Trois dates en France seulement, dont Poitiers… Merci Jazz à Poitiers !
Jean-Yves Molinari, texte et photos
