Le plaisir est grand de retrouver le Peggy Lee Band absent des radars depuis onze longues années. It’s Simple et sa mélodie tire-larmes parasitée par les supplices du band (Brad Turner, Jon Bentley, Jeremy Berkman, Ron Samworth, Tony Wilson, André Lachance, Dylan van der Schyff) nous met l’eau à la bouche. Ainsi, en prenant soin de choyer la mélodie tout en perturbant sa course, la violoncelliste –à la manière d’une Carla Bley qu’elle admire- donne à chacun l’occasion de s’extraire de la masse afin de peaufiner quelque fin message.
Mais ne désirant pas entremêler et surcharger les masses sonores, Lee veille à rendre évidentes les propositions harmoniques de ses compositions. En résulterait presque une naïveté orchestrale s’attachant parfaitement aux pointillismes soniques des guitaristes et au lyrisme des souffleurs.
Si l’on estime que la réussite d’une œuvre –celle-ci est dédiées aux parents de Peggy Lee- réside dans son équilibre, il faudra bien admettre qu’ici l’on s’y approche tout doucement-tendrement.
Luc BOUQUET