"Village mothership" & "Root perspective"

Whit Dickey

Whit Dickey : dr, William Parker : b, Matthew Shipp : p / Whit Dickey : dr, Tony Malaby : ts-ss, Matthew Shipp : p, Brandon Lopez : b

TAO Forms / Orkhêstra

Date de sortie: 10/12/2022

VILLAGE MOTHERSHIP

Whit Dickey : dr / William Parker : b / Matthew Shipp : p

TAO Forms / Orkhêstra

Date de sortie : 10/10/2022

Whit Dickey, ignoré par le Dictionnaire du Jazz, successeur de Marc Edwards au sein du David S. Ware quartet est l’une des figures essentielles de l’avant-garde jazz new-yorkaise. Aujourd’hui, le 11 février 2020 plus exactement, il rejoint ses amis du DSWQ (William Parker et Matthew Shipp) le temps d’un enregistrement placé sous le signe de l’improvisation.

Ici, ils auront beau décaler, suspendre, morceler, ils finiront toujours par rejoindre la pulsation. Une pulsation qui ne s’économise guère, une pulsation qui vérifie les consonances, ajuste la dissonance. Parce qu’il ne cadenasse pas la pulsation (le batteur s’offre et n’offre  que l’essentiel à ses camarades), l’improvisation peut ainsi respirer, s’épanouir. Aucune géographie ne sera interdite : le calme, la tempête, la montée-tramontane, la descente, les turbulences, le torrent limpide, le canal boueux, le désert sans fin, les clusters…

Une mécanique, certes très huilée, mais toujours porteuse d’une densité jamais prise en défaut d’inspiration.


ROOT PERSPECTIVES

Whit Dickey : dr / Tony Malaby : ts-ss / Matthew Shipp : p / Brandon Lopez : b

TAO Forms / Orkhêstra

Date de sortie : 10/12/2022

Pour son nouvel enregistrement, publié lui aussi sur TAO Forms, son propre label, Whit Dickey dit s’être inspiré du Crescent de John Coltrane. S’attendre donc à un florilège de lyrismes, d’autant plus que le saxophoniste Tony Malaby est de la partie. Et le lyrisme, il connait. Assez étonnement, on exclurait presque Crescent comme influence première au profit de Love Supreme voire de Transition ou Sun Ship, disques qu’affectionne particulièrement le pianiste Matthew Shipp, présent ici. J’ai pensé plus d’une fois aussi au David S. Ware quartet.

Oublions donc les références pour se plonger en plein cœur de Root Perespectives : free jazz sans appel, force et persuasion, démangeaisons telluriques (Malaby souffle très fort ici), harmonies maltraitées, sombres présages, montées angoissantes, calme cachant l’orage, alchimie et transformations, grisaille de la stratosphère, déchirures, pleurs, cris et lamentations, harmoniques brûlées… Soit une œuvre à découvert et offerte dans toute sa nudité.

Une œuvre forte donc.

Luc BOUQUET

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