Vauvert
Pari réussi que celui de l’association Jazz à Junas qui inaugurait une formule revisitée de son festival, entre arènes et carrières.
Prendre pieds à Vauvert supposait de respecter une histoire et d’intégrer les attentes locales. Même si une part significative des festivaliers est venue par fidélité à la programmation junasole, Vauvert a donné l’occasion au festival de s’ouvrir tant aux habitués de la Petite Camargue qu’à un nouveau public en développement.
Cela ne doit rien au hasard et le cocktail proposé par les programmateurs de cette nouvelle formule vauderdoise a visé juste.
Après une ouverture dans la nature, par une ballade Jazz au Scamandre (Trio Zéphir/Symphonic Balzar), têtes d’affiches (Stern/Lockwood) et rythmes festifs (Fonseca&Diawara/Conga Libre) ont côtoyés des jeunes pousses (Besson&Veras) et artistes qui pour l’essentiel ont été des découvertes pour le public (Ithusarry/Sentis&Koehlhoeffer). Le tout a été pimenté d’interventions en ville (Batucada/La Horde).
Le public a donc suivi, assez pour atteindre les objectifs des organisateurs, point trop pour permettre aux fans de Mike Stern d’approcher un sympathique sexagénaire venant échanger avec eux dans la salle avant le concert.
Fatoumata DIAWARA interviewée à Vauvert le 17/7/2015
Fatoumata était resplendissante sur scène aux côté de Roberto FONSECA et de leur généreux groupe cubano-malien.
Elle nous a accordé une interview ou elle nous livre un témoignage très personnel sur sa démarche musicale, son parcours de vie et les aspirations de la jeunesse africaine. A écouter ci dessous un extrait sur les images du concert de Vauvert. L’intégrale reste à paraitre sur ce site une fois intégrée l’interview, avec celle d’Airelle BESSON, dans le magazine Caravan.
Junas
Donkey Monkey
Objet musical inclassable, tout à la fois transgenre et résolument féminin, puisant sans complexe dans le plaisir de l’improvisation tout comme dans un répertoire à large spectre allant de Carla BLEY à György LIGETI.
Eve RISSER et Yuko OSHIMA, forment à l’occasion un duo de percussion que le piano préparé attaque tel un balafon ou un cymbalum.
Contraintes à l’acoustique par l’espace dans lequel elles se produisaient, elles ont toujours évolué dans un univers complice et empreint d’une fraicheur salutaire.
Si c’est bien de Jazz dont il s’agit, c’est du côté de la rencontre entre Paul BLEY et Paul MOTIAN qu’il faudrait chercher.
Reste la question posée (en japonais dans le texte): “Est-ce une fleur ?”
Interview “Pic-Nic” d’Eve RISSER et Yuko OSHIMA
Interview intégrale de Donkey Monkey par J.Paul GAMBIER lors de Jazz à Junas 2015 by Jp Gambier / Clap’coop on Mixcloud
Mathias EICK
Dans l’imaginaire collectif de plusieurs générations, Le Petit Prince est toujours d’un blondeur scandinave.
Depuis Junas 2015, il va falloir se faire à l’idée que le Petit Prince de la trompette, s’il vient bien de Norvège, est en fait d’un châtain soutenu, porte casquette de base-ball et une barbe de bucheron. Ne lui manque que la chemise à carreaux pour partir en pionnier défricher l’ouest américain, du côté du Dakota avant d’arriver jusqu’au Pacifique.
C’est l’aventure à laquelle Mathias EICK nous a invité, tout au fil des rencontres programmées par Jazz à Junas.
En soliste dans le groupe de Lars DANIELSSON le 23, en duo improvisé au Temple avec le même Lars, fusionnel dans le trio de Tigran HAMASYAN le 24, et sur la route des pionniers avec son propre quintette le 25.
20150723 junas lars danielsson group invite… par zimprod
Sous toutes ces facettes, à la contrebasse comme à la trompette et au gré de ses rencontres, il a donné à découvrir une remarquable sensibilité et un sens du jeu exceptionnel.
Un son épuré, sans aucun artifice électronique ni posture.
Le public ne s’y est pas trompé, qui l’a adopté d’emblée et fait jouer le bouche à oreille.
Interview “sortie de scène” de Mathias EICK, le 25/07/2015 [en VO]
Interview de Mathias HEICK par J.Paul Gambier à Jazz à Junas 2015 by Jp Gambier / Clap’coop on Mixcloud
Le Petit Prince de la trompette a fait escale sur la planète junassole.
Son empreinte restera gravée sur la pierre des carrières.
Il a apporté à cette édition un supplément d’âme.
Merci aux organisateurs d’avoir misé sur lui.