Nous retrouvons ici avec un plaisir non dissumulé, le pianiste d’origine nîmoise Laurent Coulondre pour un projet intitulé « Meva Festa » sortie en septembre sur le label New World Productions.
Un album né d’une rencontre avec le percussionniste brésilien Adriano Dos Santos Tenorio qui, en partageant quelques sessions durant le confinement, va inciter Laurent Coulondre à approfondir l’expérience latin jazz et réunir une belle palette de musiciens autour du projet.
Sacré « Artiste instrumental » aux victoires du jazz 2020, avec un précédent album hommage à Petrucciani « Michel on my mind » par ailleurs élu meilleur disque de jazz français cette même année, le pianiste gardois n’en finit pas de nous étonner.
Et s’il nous livre ici une partition plus festive mélangeant exotisme et soleil d’un sud qu’il affectionne, Laurent Coulondre reste maître d’un art à travers lequel il mélange les genres nous offrant un climat à la fois chaleureux, chargé d’émotions et dans lequel la fête s’invite à tous les étages.
Une musique communicative dont la couleur est étroitement liée aux 11 musiciens présents sur l’album qui, tout en se faisant plaisir, réussissent à nous faire partager ce moment de « Festa »…
« Meva Festa » (traduction ma fête), est d’ailleurs le premier single, titre éponyme de l’album, à nous plonger dans cet univers entre Cuba et Brésil où pianiste et trompettiste s’appuyant sur une solide rythmique et une section de cuivre inspirée, s’en donnent à choeur joie.
Il faut dire que le casting des musiciens présents a été peaufiné pour que chaque invité trouve sa place et s’approche du combo parfait au service de la musique.
Ainsi avec l’îcone André Ceccarelli et le bassiste convoité Jérémy Bruyère pour la partie rythmique, à laquelle s’ajoute une belle section de cuivres composée des trompettistes Alexis Bourguignon et Nicolas Folmer, des saxophonistes Stéphane Guillaume et Lucas Saint Cricq et de l’incroyable tromboniste Robinson Khoury, la chanteuse Laura Dausse et bien sûr le percussioniste Adriano Dos Santos Tenorio à l’origine de cette réunion, on retrouve ici un véritable ensemble musical qui réussit à doser des rythmes afro-cubains, quelques grooves brésiliens tout en conservant des accents occitans…
En proposant en avant première la tonalité de ce futur album sur la scène de Paloma à Nîmes, Laurent Coulondre avait déjà donné un bel aperçu de ce jazz aux accents rythmés que l’on retrouve évidemment en parcourant les 11 plages d’un enregistrement qui se transforme rapidement en véritable invitation au voyage.
Il nous rappelle si besoin était qu’avec une belle maîtrise des codes du jazz, on peut aussi sortir du cadre et explorer d’autres univers avec bonheur voire faire un clin d’oeil à des racines espagnoles qu’il est toujours bon de remettre au goût du jour.
Au final, « Meva Festa » se définit comme un projet placé sous le signe du soleil et servi par des musiciens engagés pour lesquels la seule contrainte semble être le plaisir de jouer ensemble.
Laurent Bonnefoy / Radio 16