Qui nierait l’existence d’Armonicord (Rachid Houari, Jouk Minor, Jean Querlier, Jospeh Traindl) se verrait pris en flagrant délit de négationnisme ternaire grâce à cet enregistrement déniché par le « fadoli archeologist » Jean-Marc Foussat.
Nous sommes donc à Massy au mois d’octobre 1975 pour le premier Festival Indépendant de Massy, alors dirigé par Gérard Terronès et Raymond Boni (ceux-ci vierges de casiers judiciaires, ceci expliquant cela). S’y produisent Archie Shepp (un double vinyle fut édité et depuis quelques mois réédité), Jean-François Pauvros, Gaby Bizien, Ornette Coleman, Steve Lacy et quelques autres. Et parmi ces quelques autres Armonicord.
Donc Armonicord : quatre hommes libres comme l’indique la sobre pochette. Epris de liberté (collective et épique la liberté), les voici (sans contrebassiste) poussant le cri (sans frontières le cri) comme s’ils venaient d’inventer le free jazz juste avant d’entrer en scène. Les souffleurs s’amusent à se suivre, à ne pas se désunir puis l’un, puis le second, puis le troisième vont faire ami-ami (duos donc) avec le batteur, exemple parfait du percutant free qui n’a pas oublié le sens du rythme et du groove. De la soul free qui n’en a pas la forme mais le fond. Et qu’importe si l’énergie retombe, il y en aura toujours un pour relancer la machine.
Au fil de l’écoute et malgré un court solo de tambours, le constat ne prête à aucune confusion: l’âme est collective. Et cela me réjouit.Luc BOUQUET