3 Palis, saison 2

Pour sa seconde année Jazz à Trois Palis allume le jazz en Charente, à l’occasion des journées du Patrimoine. Jean-Yves Molinari y a promené son objectif pour JAZZ IN. Il nous relate le plaisir des rencontres, l’émotion des partages, entre musiciens et avec le public.
De quoi vous donner envie de venir nombreux en 2020 pour l’acte III de Trois Palis.

Trois Palis, quelques kilomètres à l’ouest d’Angoulême, le pays des Fins Bois pour les amateurs. Un millier d’âmes, dont Bruno Tocanne, une petite église romane, une chocolaterie renommée et pour la deuxième année un festival de jazz(s) grâce à la belle énergie de Bruno.
En ouverture, projection du film I need that record, documentaire de Brendan Toller (2008) sur la disparition des disquaires aux USA. Émouvants témoignages sur l’espace de rencontres, de découvertes et d’échanges qu’ils représentaient. Rencontrer, découvrir, échanger : c’est bien de cela qu’il s’agit avec JAZZ(S) A TROIS PALIS.
Au fil des trois journées, des solos des duos un 4tet un 10tet.

Solos

L’acoustique de la petite église du XIIe siècle est parfaite pour l’expérience intime du solo. Immersion totale dans la palette des sons avec la clarinette basse de Laurent Vichard (révélation au pays des Fins Bois), la guitare bien tempérée de Gilles Coronado et le trombone de Christiane Bopp – clochette de vent japonaise accrochée à la coulisse, tintinnabulant pour quelque rituel secret. Bernard Santacruz, omniprésent ces trois jours, quel bonheur ! avait choisi la cour intérieure du vieux domaine de La Breuillerie pour nous offrir un solo surprise. Son ample, généreux mais aussi emballements à la recherche de quelle note perdue ? le jeu de Bernard touche à l’essentiel. Magistral.

Duos

  • François Corneloup / Bernard Santacruz
  • Nicolas Bianco / Federico Casagrande
  • Gilles Coronado / Élodie Pasquier (une première)
  • Didier Frébœuf /  Jean-Luc Petit

Élodie Pasquier / Gilles Coronado

 

François Corneloup / Bernard Santacruz

Coup de cœur pour le duo trop rare de François Corneloup et Bernard Santacruz, tous deux profondément à l’écoute. Pour l’essentiel des thèmes de François Corneloup, évidents comme des standards, et soudain on plonge dans cette urgence du jeu. Baryton et contrebasse : un beau compagnonnage. Un grand moment du festival.

 

Federico Casagrande / Laurent Vichard

 

4tet & 10tet

  • Le Possible(s) 4tet revisite librement quelques songs from Bowie. Arrangements toniques et raffinés pour faire sonner un instrumentarium peu banal :
  • Rémi Gaudillat et Fred Roudet : trompette / bugle complices et solaires
  • Loïc Bachevillier : trombone
  • Laurent Vichard : clarinettes
  • Mi fanfare savante (Bowie comme Lester) mi jazz de chambre déjanté, une élégance singulière jusque dans les éclats de folie.

Possible(s) 4tet

 

Christianne Bopp / Didier Fréboeuf / Jean Luc Petit

 

JCAO

Et pour le dernier soir, le JCAO (Jazz Composers Allumés Orchestra) qui porte fièrement dans son patronyme l’hommage à la Jazz Composers Orchestra Association de Carla Bley et Mike Mantler. On y retrouve le Possible(s) 4tet + Christiane Bopp, Gilles Coronado, Didier Frébœuf, Nicolas Bianco, Bernard Santacruz et Bruno Tocanne. Jean-Luc Petit rejoindra le 10tet le temps de quelques fulgurances.
Soit deux trompettes, deux trombones, deux contrebasses… on imagine la puissance potentielle de la formation dans la petite salle des fêtes de Trois Palis. Mais il y aura aussi des échappées d’une grande douceur comme cette magnifique suite Rezvan composée par Nicolas Bianco.

 

Au final le sentiment d’avoir été invité ces trois jours à une chaleureuse rencontre d’amis musiciens. Bruno en maître de cérémonie, ouvrant – sans cérémonie – les portes de son jardin secret. Ces moments de partage du jazz vivant sont précieux. We need that festival, Bruno !

Texte et photos: Jean-Yves Molinari

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